
10 juillet 2024
Encore victime de son inefficacité et de sa dépendance à un Kylian Mbappé en méforme, la France s’est inclinée (1-2) en demi-finale face à des Espagnols nettement supérieurs. Son Euro restera inabouti.
Il n’y aura pas de finale de l’Euro pour la France le 14 juillet, ni de parenthèse festive pour tourner la page d’un début d’été tourmenté. Mardi 9 juillet, à Munich (Allemagne), les Bleus ont touché leurs limites et se sont inclinés, sans discussion possible, face à une admirable équipe d’Espagne (1-2). Celle-ci rencontrera, dimanche, à Berlin, le vainqueur de la deuxième demi-finale, qui oppose l’Angleterre aux Pays-Bas, mercredi, à 21 heures, à Dortmund.
D’adversaires marquant contre leur camp en séance de tirs au but victorieuse, on avait fini par penser qu’il y aurait toujours, dans cet Euro, un élément favorable pour venir au secours des Français, camoufler les faiblesses de leur jeu et les tirer des situations les plus mal emmanchées, dans lesquelles leur inefficacité les plongeait. Mais il n’y eut rien de tel au cours de cette demi-finale. Juste le constat implacable d’une supériorité espagnole dans la fraîcheur physique, la richesse du jeu et la maturité collective.
Une Espagne en maîtrise, les Bleus inoffensifs
Les Bleus prenaient un sacré coup derrière la tête et avaient un mal fou à reprendre le contrôle des opérations. La Roja, elle, paraissait sûre de sa force collective. Au retour des vestiaires, Maignan devait intervenir loin de sa surface, in extremis, devant Nico Williams, et l’équipe de France subissait encore le rythme de son adversaire, plus précis dans ses séquences offensives. Dembélé avait quand même des ballons à négocier sur le côté droit, mais il multipliait les centres sans danger, peu aidé aussi par le manque de projection dans la surface de ses partenaires.
Alors, Didier Deschamps n’attendait pas plus longtemps, et lançait trois nouveaux joueurs, Griezmann, Camavinga et Barcola, aux places de Kanté, Rabiot et Kolo Muani. Cela n’empêchait pas l’Espagne de réaliser quelques séquences de possession sans le moindre pressing français. Et puisque les entrants n’amenaient pas une grande fraîcheur, hormis Barcola qui réalisait quelques bons débordements, Deschamps lançait Giroud, à la place de Dembélé, pour amener du poids et de la taille dans la surface. Sans réussite. Il en fallait bien plus pour bousculer cette solide Espagne, qui est donc la première qualifiée pour la finale, dimanche prochain. Pour l’équipe de France, le temps de l’analyse a commencé, et il n’est pas sûr que tout le monde en sortira indemne.
L’homme du match : Lamine Yamal (8) : extrêmement remuant comme à son habitude en début de rencontre, il aurait pu délivrer une passe décisive dès la 4eme minute si Fabian Ruiz n’avait pas raté l’immanquable à deux mètres des buts de Maignan. Après s’être défait d’Adrien Rabiot, il égalise d’une frappe enroulée extraordinaire de 25 mètres qui vient toucher le poteau avant de rentrer dans le but de Mike Maignan. À l’exception d’une situation où la pépite du Barça est à deux doigts de réitérer l’exploit (81e), il a un peu disparu en seconde période, moins trouvé dans les bonnes conditions par ses coéquipiers. Il est averti à la 91ème pour avoir stoppé une contre-attaque lancée par Théo Hernandez. Remplacé par Ferran Torres à la 94e.