
15 octobre 2024
"Le problème de munitions d'Israël est sérieux. Si l'Iran riposte à une attaque israélienne et que le Hezbollah s'y joint, les défenses aériennes d'Israël seront étirées"
Israël serait confronté à une grave pénurie de missiles intercepteurs alors qu'il renforce ses systèmes de défense aérienne contre les menaces iraniennes et de ses alliés, a rapporté le Financial Times, citant des hauts responsables de l'industrie militaire, d'anciens officiers et des experts. Dana Stroul, ancienne haut fonctionnaire du Pentagone chargée du Moyen-Orient, explique : "Le problème de munitions d'Israël est sérieux. Si l'Iran riposte à une attaque israélienne et que le Hezbollah s'y joint, les défenses aériennes d'Israël seront étirées."
Elle ajoute que même le stock américain n'est pas infini : "Les États-Unis ne peuvent pas continuer à fournir l'Ukraine et Israël au même rythme. Nous arrivons à un point de bascule." Face à cette situation, les États-Unis "se précipitent" pour combler les lacunes des lignes de défense israéliennes. Le Pentagone a annoncé le déploiement du système THAAD en Israël, en prévision d'une éventuelle frappe contre l'Iran qui pourrait déclencher une nouvelle escalade régionale.
Boaz Levy, PDG d'Israel Aerospace Industries qui fabrique les missiles intercepteurs "Arrow", a déclaré au journal : "Certaines de nos lignes fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Notre objectif est de respecter tous nos engagements." Il admet que "ce n'est pas un secret que nous devons reconstituer les stocks".
Le général de brigade à la retraite Asaf Orion, ancien chef de la division stratégique de Tsahal, a mis en garde : "Nous ne voyons toujours pas la pleine capacité du Hezbollah. Il ne tire qu'environ un dixième de sa capacité de lancement estimée avant la guerre, quelques centaines de roquettes par jour, au lieu de jusqu'à 2 000."
Le général de brigade à la retraite Zvika Haimovich, ancien commandant de la défense aérienne, souligne l'importance du déploiement du THAAD : "C'est une force significative qui s'ajoute à nos forces, et nous avons vu des scénarios de 200 missiles. Il faut supposer que si le conflit avec l'Iran se poursuit, nous nous attendons à en voir plus ici."
Il ajoute cependant : "Les États-Unis sont une grande puissance. Quand on regarde les capacités, ce n'est pas un jeu de chiffres. Au final, c'est une combinaison de défense et d'attaque. Nous sommes très loin du stade où nous devrons faire face à une économie de pénurie."