Jean-Pierre Foucault : « la radio, c’est un compagnon de route »


09 février 2024

Lors d’une Masterclass accordée aux étudiants de Mediaschool Marseille ce lundi, Jean-Pierre Foucault s’est réjouit de la bonne évolution de la radio si chère à ses oreilles. En exclusivité pour RadioJm, le septuagénaire se livre  sans langue de bois. L’un des animateurs préférés de TF1 a encore quelques années devant lui puisqu’il reprend le micro chez Europe 1 cette année.

L’animateur « phare » de TF1 sera de nouveau présent sur Europe 1 cette année. 

Est-ce que la radio a pour vous le même impact aujourd’hui qu’à vos débuts ? « Certainement pas ! À mon grand désespoir d’ailleurs. Il y a 20 ans, 30 ans ou je pourrais légitimement dire il y a 50 ans, ça ne me rajeunit pas d’ailleurs. La radio, c’était le média majeur du quotidien des Françaises et des Français. Mais maintenant, petit à petit, la radio perd de l’audience à cause des tablettes et des téléphones. Les chaînes de télé info aussi qui picorent le fameux camembert où nous sommes tous réunis ».

Que pensez-vous de la modernisation de la radio ? « Qu’elle s’adapte aux nouvelles tendances, il le faut parce qu’on n’a pas le droit de faire du surplace. Quelle que soit son activité, il faut toujours avoir un tour d’avance. Donc la radio a un petit tour d’avance, mais il ne faut pas que ce soit en sa défaveur ».

Et la structuration politique des médias aujourd’hui ? « Ce n’est pas une structuration politique. Très naturellement, il y a quelques années, la
radio et la télévision étaient des organismes d’état. Même quand j’étais à RMC, c’était le gouvernement français à 83 % et 17 % le gouvernement monégasque. Maintenant, certaines radios et certaines télévisions sont détenues par des hommes d’affaires. Elles glissent pour devenir des médias d’opinion. Ça n’est pas plus mal parce que ça vous permet d’abord de ne pas avoir qu’une seule idée
directive, mais aussi de faire votre choix. D’aller vers celles et ceux qui nous intéressent et de ne pas « subir » parfois l’information à répétition que nous donnaient les radios gouvernementales par le passé ».

Que pensez-vous des radios communautaires qui sont de plus en plus présentes ? « C’est bien que les radios communautaires existent parce que chacun a besoin de se reconnaître à travers une marque, une affiche, un média. Aussi à travers des personnes qui sont derrière des micros ou derrière des caméras. Ces radios-là vous réconfortent. C’est-à-dire que quand vous êtes un petit peu perdu, hop ! Vous vous redirigez vers la radio communautaire et ça va beaucoup mieux. Vous savez la radio, c’est un compagnon de route. Parfois on s’en écarte, on prend des chemins de traverse, mais au bout d’un certain temps on revient toujours vers la route pour filer droit ».

Est-ce que pour vous la communauté a un poids politique important dans la vie de la cité ? « C’est très compliqué ! Parce que je ne suis pas certain que je suive l’opinion ou la recommandation de telle ou telle radio communautaire. Je pense que c’est encore la seule liberté qu’a le citoyen, c’est de choisir en son âme et conscience. Les radios communautaires peuvent éventuellement vous éclairer, mais en aucun cas vous forcer à prendre une décision ». Qu’est-ce qui a guidé votre carrière ? « Je veux vous donner ma maxime : « Dire sans nuire, montrer sans choquer, témoigner sans agresser et dénoncer sans condamner ». Cela étant dit, il est très probable que les auditeurs d’Europe 1 entendent à nouveau ma voix en cette année 2024 ».

Nathan Sperling & Jordan Touati