Robert Badinter, ancien ministre de la Justice et artisan de l'abolition de la peine capitale, est mort à l'âge de 95 ans


09 février 2024

C’est un pan de l’Histoire qui s’est éteint. L’ancien ministre de la Justice, juriste et avocat, connu pour son combat contre la peine de mort, Robert Badinter est décédé à l’âge de 95 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris auprès de sa collaboratrice, Aude Napoli.

Le président de la République Emmanuel Macron a rendu hommage dans la foulée sur les réseaux sociaux « à une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français ».

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C’est Robert Badinter qui, garde des Sceaux en 1981 sous la présidence de François Mitterrand, avait défendu devant le Parlement, et dans un vibrant discours, le 17 septembre, l’abolition de la peine capitale en France.

« Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n’y aura plus, pour notre honte commune, d’exécutions furtives, à l’aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées », avait-t-il lancé aux députés. La loi abolissant la peine de mort est promulguée le 9 octobre 1981.

Parmi les affaires emblématiques de sa carrière d’avocat, la défense de Patrick Henry, ou celle du tennisman Jimmy Connors. Alors que le premier risquait d’être exécuté pour l’enlèvement et le meurtre du petit Philippe Bertrand, l’avocat plaidait devant les jurés : « On prend un homme vivant et on le coupe en deux morceaux, c’est cela guillotiner ».

Président du Conseil constitutionnel entre 1986 et 1995, il fut également sénateur des Hauts-de-Seine. Il était l’époux d’Élisabeth Badinter avec qui il a eu trois enfants.