
19 novembre 2024
Dominique Pelicot aura, lui aussi, l'occasion de s'exprimer une dernière fois, avant les plaidoiries de la partie civile mercredi.
Ce qu'il faut savoir
Le procès des viols de Mazan entre dans sa dernière ligne droite. Après avoir entendu les 51 accusés pendant onze semaines d'audience, la cour criminelle du Vaucluse donne, mardi 19 novembre, une dernière fois la parole à la victime. La septuagénaire, qui avait déclaré lors de son premier témoignage en septembre avoir été "sacrifiée sur l'autel du vice", va notamment répondre aux questions de la défense. "Depuis le début de ce procès, j'ai entendu énormément de choses inaudibles, inacceptables", a déclaré Gisèle Pelicot. "Pour moi, c'est le procès de la lâcheté. Le procès de Gisèle Pelicot est le procès de la lâcheté." Suivez notre direct.
"Tu étais le diable en personne !" Le ton est monté à l'audience lundi lorsque les fils de Dominique Pelicot se sont adressés directement à leur père. "Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi t'as prêté notre mère comme ça ?" lui a demandé Florian, 38 ans, le benjamin de la fratrie. "T'as toujours dit que notre mère était une sainte. Mais toi, tu étais le diable en personne", a-t-il fustigé. Ils ont appelé Dominique Pelicot à dire "la vérité" concernant leur sœur Caroline, celle-ci étant certaine d'avoir subi le même sort que sa mère, malgré l'absence de preuves.
Les derniers accusés ont été entendus. Philippe L. est le dernier accusé à avoir répondu aux questions de la cour criminelle mardi matin. Chaque semaine, ces hommes âgés de 26 à 72 ans ont été interrogés par groupes de cinq, six ou sept. La majorité d'entre eux ne reconnaissent pas les faits, niant avoir eu l'intention de violer Gisèle Pelicot, malgré les multiples vidéos retrouvées sur le disque dur de son ex-mari. Celles-ci ont été diffusées en public, à la demande de la victime, qui a souhaité que ce procès soit public, "pour que la honte change de camp".
"Je ne sais pas comment je vais me reconstruire." Lors de son deuxième témoignage le 23 octobre, Gisèle Pelicot a expliqué vouloir médiatiser son affaire pour "qu'on change cette société". "Je ne sais pas comment je vais me reconstruire, me relever de tout ça", a déclaré la victime de 71 ans, avant de s'adresser à son ex-mari, sans toutefois le regarder. "Comment a-t-il pu me trahir à ce point ? Comment as-tu pu faire entrer des individus dans ma chambre à coucher ?" l'a-t-elle interrogé. Et de conclure : "J'ai toujours essayé de te tirer vers le haut, vers la lumière. Toi, tu as choisi les bas-fonds de l'âme humaine."
France Info