03 septembre 2024
Le chef de l’État s’est entretenu ce mardi matin au téléphone avec Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau pour évoquer la nomination du chef du gouvernement.
Ce matin assez tôt, l’Élysée a organisé un coup de fil entre Emmanuel Macron, Gérard Larcher, président du Sénat, Laurent Wauquiez, à la tête du groupe des députés Droite républicaine, et Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR. Au menu : la nomination du futur Premier ministre.
Si ces derniers jours, Bernard Cazeneuve puis Thierry Beaudet, président du CESE, tenaient la corde, le chef de l’État a indiqué qu’il était plutôt désormais dans l’optique de nommer Xavier Bertrand, selon nos informations. Sans préciser le timing. Il n’a d’ailleurs plus évoqué la piste Beaudet au cours de cette conversation. À ses yeux, Bernard Cazeneuve ne remplit pas deux critères. Premièrement il ne serait pas soutenu par sa famille politique, et donc risquerait la censure. Deuxièmement, Cazeneuve souhaite revenir sur la réforme des retraites. Ce que refuse le chef de l’État. D’où la préférence désormais d’Emmanuel Macron pour Xavier Bertrand, même si les relations entre les deux hommes ont toujours été compliquées.
Pas touche à la réforme des retraites
À l’unanimité, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont répondu que la nomination du Premier ministre était la prérogative du chef de l’État mais qu’ils ne s’opposeraient pas à la nomination de Xavier Bertrand, membre des Républicains, à Matignon. Les trois responsables politiques ont néanmoins demandé deux garanties, selon nos informations. Que le président, comme il l’a fait pour Lucie Castets, s’assure auprès des formations politiques qu’un tel scénario était viable puisqu’il se dit garant de la « stabilité institutionnelle ». « Nous voulons être certain qu’un tel gouvernement ne soit pas censuré », lui ont-ils répété.
Ensuite, comme ils l’ont toujours dit à Emmanuel Macron lors des consultations, au-delà des personnalités, ce qui compte c’est la politique conduite. Les trois élus ont donc voulu en savoir plus sur ce que seraient les orientations politiques d’un gouvernement Xavier Bertrand. Rien ne serait pire pour eux, ont-ils redit, qu’un Premier ministre de droite qui servirait d’alibi pour conduire une politique de gauche. Pour eux, toucher à la réforme des retraites est une ligne rouge.
Emmanuel Macron leur a dit que sur le premier point (l’hypothèse de la censure) il s’assurerait effectivement de faire la tournée des formations politiques dans les prochaines heures. Sur le second point, il a confirmé que c’était à l’éventuel futur Premier ministre de prendre attache avec les différents groupes politiques, notamment la droite, pour dire ce qu’étaient ses intentions.