
10 février 2025
Le Hamas a annoncé la suspension de la libération des otages prévue ce samedi, une décision qui s’inscrit dans une stratégie de pression sur Israël et les médiateurs. Ce choix ne marque pas une rupture totale des négociations mais vise à obtenir des concessions avant d’entamer la deuxième phase de l’accord en cours.
Un ultimatum calculé
L’annonce a été faite par la branche militaire du Hamas, indiquant que cette décision émane de l’aile armée du groupe. Cet élément suggère que la direction politique extérieure du Hamas, chargée des négociations, pourrait ne pas avoir été impliquée dans cette décision, ce qui laisse la porte ouverte à un possible revirement.
Le Hamas a communiqué cette suspension cinq jours avant la date prévue, un délai qui permet aux médiateurs — principalement les États-Unis, le Qatar et l’Égypte — de tenter d’infléchir Israël. L’objectif affiché est de forcer Tel-Aviv à respecter à la lettre les termes de l’accord en cours, en obtenant des avantages politiques ou humanitaires en échange de la reprise des libérations.
Un enjeu de négociation pour la phase B
Israël tarde à mettre en place les discussions sur la deuxième phase de l’accord, qui inclut potentiellement un cessez-le-feu plus long et la libération d’un plus grand nombre de prisonniers palestiniens. Le Hamas craint que ce retard permette à Israël de prolonger la phase actuelle et de reprendre des opérations militaires massives dans Gaza une fois le nombre d’otages restants réduit.
Dans ce contexte, le groupe islamiste utilise la libération des otages comme un levier, estimant que l’opinion publique israélienne, bouleversée par l’état de santé dégradé des otages libérés récemment, exercera une pression sur le gouvernement pour accélérer les négociations.
Une stratégie de tension et de souffrance
Au-delà des aspects tactiques, Hamas cherche également à intensifier la pression psychologique sur Israël. L’organisation sait que chaque annonce relative aux otages provoque une onde de choc dans la société israélienne et utilise cette souffrance comme un outil stratégique.
Le gouvernement israélien, de son côté, doit gérer cette crise en évitant de céder à une spirale de concessions qui pourrait affaiblir sa position dans les négociations futures. Les déclarations de certains responsables israéliens, menaçant d’une réponse militaire à cette suspension, montrent que Tel-Aviv cherche à poser ses propres lignes rouges.
Dans les prochains jours, la question centrale sera de savoir si les médiateurs parviendront à convaincre Hamas de revenir sur sa décision avant samedi, ou si le groupe armé choisira d’intensifier la crise pour renforcer son poids dans les discussions à venir.
Source : Ynet par Ron Ben Ichaï