Israël annonce des mesures contre l'Espagne après sa décision de reconnaître un Etat palestinien


27 mai 2024

"L'époque de l'Inquisition est révolue. Aujourd'hui, les Juifs ont un État souverain et indépendant et personne ne nous obligera à nous convertir ni ne menacera notre existence"

Le ministre des Affaires étrangères israélien a annoncé des sanctions à l'égard de l'Espagne, qui s'apprête à reconnaître un Etat palestinien. Parmi les mesures prises, le consulat espagnol à Jérusalem a désormais l'interdiction de fournir des services aux résidents de l'Autorité palestinienne.

"En réaction à la décision du gouvernement espagnol de reconnaître 'l'État de Palestine', et après plusieurs mois d'incitation à la haine et de déclarations antisémites de la part de hauts responsables du gouvernement espagnol, à commencer par la vice-première ministre Yolanda Diaz, nous souhaitons informer l'ambassade que le consulat général d'Espagne à Jérusalem n'est désormais autorisé à fournir des services consulaires qu'aux résidents de la circonscription consulaire de Jérusalem, et qu'il n'est plus autorisé à fournir des services aux résidents de l'Autorité palestinienne vivant dans la capitale", a écrit Israel Katz dans une lettre envoyée ce lundi à l'ambassade d'Espagne en Israël. 

Alaa Badarneh/Pool via AP
Mahmoud Abbas, au centre, rencontre le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, à droite, et le Premier ministre belge Alexander De Croo à Ramallah, en Cisjordanie, le jeudi 23 novembre 2023.Alaa Badarneh/Pool via AP

"Nous n'accepterons pas de violation de la souveraineté et de la sécurité d'Israël. Celui qui récompense le Hamas et tente d'établir un État palestinien de terreur ne sera pas en contact avec les Palestiniens. L'époque de l'Inquisition est révolue. Aujourd'hui, les Juifs ont un État souverain et indépendant et personne ne nous obligera à nous convertir ni ne menacera notre existence. Quiconque nous fait du mal, nous lui faisons du mal", a encore écrit le ministre. 

Le chef de la diplomatie israélienne a précisé que la directive entrerait en vigueur le 1er juin, et menacé de prendre des mesures supplémentaires si cette décision n'était pas respectée. 

Dimanche, Madrid a exprimé sa colère après un montage vidéo publié sur X par Israel Katz, véhiculant le message que l'Espagne, par sa reconnaissance d'un Etat palestinien quelques mois après le 7 octobre, récompense le terrorisme. Cette vidéo intitulée "Le Hamas remercie l'Espagne" montre des images des attaques du Hamas superposées à celles de danseurs de flamenco. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, le ministre espagnol des Affaires étrangères a qualifié la vidéo de "scandaleuse" et d'"odieuse". "Nous ne tomberons pas dans le piège de ces provocations. C'est scandaleux parce que le monde entier sait que nous avons condamné les actions du Hamas dès le premier instant, et c'est odieux parce qu'elle utilise l'un des symboles de la culture espagnole", a-t-il déclaré.

Quelques jours plus tôt, c'est la vice Première ministre espagnole qui avait déclenché l'ire de Jérusalem après avoir exprimé le souhait que la Palestine soit "libérée du fleuve à la mer", un slogan qui nie à l'Etat d'Israël le droit d'exister.