Nice : sept morts, dont trois enfants et un ado, la piste criminelle privilégiée… Ce que l’on sait de l’incendie mortel


18 juillet 2024

Un violent incendie, probablement d’origine « criminelle », a fait sept morts dans la nuit de mercredi à jeudi dans le quartier des Moulins à Nice. Le bilan est dramatique, malgré les importants moyens mis en œuvre.

Le bilan est particulièrement lourd. Un terrible incendie dans un immeuble d’habitation a fait sept morts dans la nuit de mercredi à jeudi dans un quartier populaire de Nice. « Trois enfants et un adolescent » figurent parmi les victimes, a annoncé le procureur de la ville Damien Martinelli.

Une enquête a été ouverte pour des faits « d’incendie volontaire ayant entraîné la mort », a-t-il ajouté, la piste « criminelle » étant privilégiée. Le Premier ministre Gabriel Attal se rend sur place avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Que s’est-il passé ?

Les sapeurs-pompiers ont été appelés vers 2h30 du matin pour un incendie qui s’est déclaré au septième et dernier étage d’un immeuble d’habitation situé rue de la Santoline, dans le quartier des Moulins, un quartier populaire de la ville.

À leur arrivée sur les lieux, les secours ont été confrontés à un « violent feu d’appartement », ont affirmé les secours. Le compte X des habitants du quartier a partagé des images du sinistre, qui s’est déclaré dans un des immeubles surnommés « camembert » en raison de leur forme circulaire.

Les sapeurs-pompiers sont intervenus « en moins de 10 minutes », a insisté le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Une vingtaine d’engins et 72 sapeurs-pompiers ont été engagés. Malgré les importants moyens déployés, sept personnes sont décédées, selon le bilan des secours. Une personne qui s’est défenestrée a été transportée en « urgence absolue » à l’hôpital et deux autres hospitalisées en « urgence relative ».

« Le bilan aurait pu être plus lourd » selon le préfet, qui a tenu à souligner que l’intervention rapide des pompiers et les moyens mobilisés ont permis de secourir « cinq personnes » piégées par les flammes et qui se trouvaient au bord des fenêtres. Les pompiers ont ainsi procédé à « trois sauvetages par échelle » aérienne et « 33 mises en sécurité » au total.

L’origine de l’incendie est encore inconnue. Selon le préfet, le feu serait parti du deuxième étage, dans les parties communes, et se serait propagé dans les étages par la colonne sèche. Une vingtaine d’habitants ont dû être évacués et temporairement hébergés dans une salle municipale, a indiqué le Préfet.

Une origine criminelle ?

« Au regard des premiers éléments, j’ai ouvert une enquête pour des faits d’incendie volontaire ayant entraîné la mort », a déclaré le procureur de la ville, Damien Martinelli à des journalistes sur place. « On part sur un incendie criminel », a insisté le magistrat.

Des témoins ont déclaré avoir vu « trois personnes cagoulées répandre du liquide au sol et mettre le feu », selon une source policière. Ces personnes se seraient enfuies en voiture, selon une source proche de l’enquête.

Qui sont les victimes ?

Interrogé sur RTL, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a indiqué que « c’est toute une famille » qui a péri dans le sinistre. Parmi les sept victimes, six ont été retrouvées à l’intérieur de l’appartement, dont trois enfants âgés de « 5, 7 et 10 ans », a précisé le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. La septième victime est un l’adolescent de 17 ans qui est décédé en se défenestrant. Au moment du sinistre, « 10 personnes (se trouvaient) à l’intérieur » de l’appartement, selon le préfet du département.

Selon lui, l’appartement était occupé par « une famille manifestement d’origine comorienne ». Joint par Le Parisien, un ancien d’habitant du quartier, qui gère l’association « Nice Moulins Solidarités 06 » et qui dit « bien connaître » les victimes, évoque d’une « famille sans histoire, très agréable, connue et appréciée, impliquée dans le quartier », l’un des enfants était « entraîneur au club de foot bénévolement ».

Quant à la personne très grièvement blessée, il s’agit d’un homme de 47 ans, qui s’est défenestrée, ont précisé les autorités.

Quelles sont les réactions ?

Le maire de Nice Christian Estrosi a partagé sur X son « immense émotion » et a annoncé qu’une cellule de crise a été ouverte à la salle Nikaia pour accueillir les familles. « Je salue la mobilisation des pompiers, des policiers et des services de secours cette nuit. Les services de la ville sont tous mobilisés pour accompagner les familles et les personnes sinistrées », a-t-il également tweeté.

Éric Ciotti, également élu de la ville de Nice et grand rival de Christian Estrosi sur la scène politique locale, a lui aussi fait part de son « immense émotion à la suite (de ce) terrible incendie ». « Les services de police feront la lumière sur les circonstances de ce drame épouvantable », a assuré de son côté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.