
19 mars 2024
Le chef de l'État a salué à son arrivée une «une opération sans précédent». Il a rejoint sur place le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux pour constater les effets du coup de filet de la veille.
Emmanuel Macron poursuit son pèlerinage biannuel. En atterrissant à Marseille ce mardi matin - pour une visite surprise improvisée au lendemain de l'opération « Place nette XXL » lancée dans les quartiers Nord -, le président y a entamé son treizième déplacement public en moins de huit ans. Après avoir salué sur X «une opération sans précédent», il a rejoint sur place le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, venus constater les effets du gigantesque coup de filet de la veille. En proie au narcotrafic et aux funestes néologismes qui vont avec - comme les « narchomicides », dont le bilan a été inédit en 2023 avec 49 personnes tuées, dont 4 victimes collatérales, et 123 blessés - la deuxième ville de France peine à sortir de l'ornière.
Ce, en dépit des efforts déployés par le chef de l'État, dont le plan «Marseille en grand» lancé fin 2021 était censé entrer dans son «acte 2» l'année dernière. Autrement dit, sa phase concrète. Portée au gouvernement par la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté), cette vaste reprise en main de la cité phocéenne tarde à produire ses effets sur le terrain, en raison notamment des blocages politiques récurrents entre la Ville, gérée par le maire ex-PS Benoît Payan, et la Métropole et le département, présidés par l'ex-LR Martine Vassal.
Rénovation des écoles, renforcement de la sécurité, accélération des transports, modernisation des logements… Les moyens humains et financiers déployés par l'État, qui a débloqué une enveloppe de 5 milliards d'euros, ne se heurtent toutefois pas uniquement aux fameuses «chicayas» locales évoquées à l'époque par Emmanuel Macron : un rapport provisoire de la Cour des comptes et de la Chambre régionale des comptes, récemment révélé par Marsactu et qui vient d’être remis au Président, a fait état d'un manque de pilotage. Sévère, le bilan des magistrats est contesté par l'exécutif, qui dit ne pas avoir eu accès au document à ce jour.