14 mai 2024
L’édifice qui rend hommage à près de 4 000 personnes ayant sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale a été tagué cette nuit. La maire de la capitale a saisi la procureure de la République de Paris.
Le Mur des Justes, situé dans l’allée qui jouxte le Mémorial de la Shoah, au cœur du Marais (Paris Centre), a été vandalisé dans la nuit de lundi à mardi. Ce matin encore, jour anniversaire de la « rafle du billet vert », préfiguration de la rafle du Vél d’Hiv, plusieurs dizaines de mains de couleur rouge étaient visibles sur l’édifice et quelques autres murs du quartier du Marais, aux abords de plusieurs établissements scolaires.
Des inscriptions révoltantes auxquels la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a immédiatement réagi en déclarant ce mardi matin sur sa chaîne WhatsApp : « Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables. Aucune cause ne saurait justifier de telles dégradations qui salissent la mémoire des victimes de la Shoah et des Justes qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie. »
« Les murs du Marais ont été souillés »
L’édile de la capitale a également indiqué dans son message avoir demandé dans la foulée à ce qu’un constat de police soit réalisé avant d’effacer les graffitis. « J’ai également saisi la procureure de la République de Paris au titre de l’article 40 du code de procédure pénale », ajoute Anne Hidalgo.
« Le jour même de l’anniversaire de cet événement qui préfigure la rafle du Vél d’Hiv où de nombreux enfants seront arrêtés avant d’être exterminés, les murs du Marais devant crèches et écoles, ont été souillés, jusqu’au Mur des Justes, qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie », s’est également ému sur X Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre.
Des actes antisémites multipliés par 10 depuis octobre
Un message auquel s’est joint Nicolas Nordman, adjoint (PS) à la maire de Paris chargé de la prévention, de la sécurité, de la police municipale, qui s’est exprimé lui aussi dans une publication sur X. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables », a déclaré l’élu.
Le Mur des Justes, inauguré le 14 juin 2006, porte les noms de plus de 3 900 hommes et femmes qui ont contribué au sauvetage de Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces personnes ont reçu le titre de « Juste parmi les Nations », décerné par le Musée Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem depuis 1963. À ce jour, plus de 24 000 personnes dans le monde ont reçu cette distinction.
Depuis le 7 octobre 2023, date du massacre perpétré par le mouvement terroriste Hamas, selon un rapport publié au mois de janvier par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), appuyé sur les données du ministère de l’Intérieur, le nombre d’actes antisémites en France a été multiplié par dix.
